- rouvre
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• 1552; roure 1401; lat. pop. °robor, oris, class. robur, roboris♦ Petit chêne. — Par appos. Chêne rouvre.rouvren. m. Rouvre ou, en appos., chêne rouvre: chêne forestier au bois particulièrement dur.⇒ROUVRE, subst. masc.Chêne moins haut que le chêne commun. Le chemin de Valensole s'en allait à plat sous les amandiers, puis il se cassait sur la pente, il descendait dans la rive du plateau, à travers un bois de rouvres (GIONO, Gd troupeau, 1931, p. 62).— En appos. Chêne rouvre (Ac. 1935).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1798: rouvre, robre; 1835, 1878: rouvre, roure; 1935: rouvre. Étymol. et Hist. 1401 Orléanais roures (Cens d'Yevre le Châtel ds LA CURNE); 1552 rouvre (EST., s.v. robor); 1753 chêne roure (Encyclop. t. 3, p. 287a). Du lat. robur, -oris « rouvre; bois de chêne » fig. « dureté, solidité; force; cœur, noyau », cf. corroborer; roboratif. Le type le plus répandu pour désigner le chêne dans le domaine gallo-rom. est issu du gaul. cassanus (v. chêne), les dér. de robur ne subsistant, dans la lang. commune, que dans le domaine d'oc (1180, Girart de Roussillon, éd. W. M. Hackett, 9554; 1220-30, DEUDES DE PRADAS, Dels Auzels cassadors, éd. E. Monaci, 2998; cf. dès 1067 le topon. Rora, commune de Roure, Alpes-Maritimes ds DAUZAT-ROST. Lieux 1978, p. 565a). Comme, d'autre part, la topon. atteste très largement la présence de robur dans le domaine d'oïl (notamment, corresp. à l'actuel topon. de Rouvre(s): Loiret Rovere 697, Rubrum 870; Côte-d'Or Rovra 902; Meuse Rubrum 973; Aube de Rufro 1101, d'apr. DAUZAT-ROST., loc. cit.; v. aussi rouvraie), on peut supposer qu'au haut Moy. Âge, la lang. commune distinguait le quercus sessiliflora [= robur] du quercus pedunculata [= cassanus], distinction abolie par la suite, FEW t. 10, p. 434a.
DÉR. Rouvraie, subst. fém. Lieu planté de chênes rouvres. (Dict. XIXe et XXe s.). — []. Att. ds Ac. 1935. — 1re attest. 1611 (COTGR.); de rouvre, suff. -aie. La forme masc. corresp. (-etum) est att. dans le domaine d'oïl — à l'exclusion du domaine d'oc — par les topon. du type Rouvray: 983 Rouvroi (Aisne); 1070 Roveroit (Pas-de-Calais; cf. LOISNE, Dict. topogr. Pas-de-Calais, 1907, p. 331b); 1229 Rovroi (Aisne); XIIIe s. Rovroi (Seine Maritime); cf. VIIe s. Roboretus (Yonne); 1179 Roboretum (Eure-et-Loir); XIIe s. Rouretum (Meuse), v. DAUZAT-ROST. Lieux 1978, p. 565a.
BBG. —(W.). Fr. « rouvre » est-il d'orig. mérid. R. Ling. rom. 1959, t. 23, pp. 144-152. — PIGNON (J.). Fr. mod. 1961, t. 29, pp. 237-238.
rouvre [ʀuvʀ] n. m.ÉTYM. 1552; robre, 1538; roure, 1180; cf. provençal rover (XIIIe); lat. pop. roborem, accus. masc. qui avait remplacé le neutre du lat. class. robur.❖♦ Chêne d'une espèce principalement forestière, dont le fût est plus fin et plus allongé que celui du chêne pédonculé, et dont le feuillage est souvent marcescent. || Les rouvres de la forêt de Tronçais, dans l'Allier, plantés sur l'ordre de Colbert pour l'approvisionnement des arsenaux. || Plantation de rouvres. ⇒ Rouvraie. — Par appos. || Chêne rouvre.0 Elle nous a tout coupé, même le grand rouvre planté par le fondateur.Hervé Bazin, le Cri de la chouette, p. 156.❖DÉR. Rouvraie.
Encyclopédie Universelle. 2012.